9 janvier 1993, photographies couleur et noir et blanc, 40×60
Ce travail prend comme point de départ un fait divers. L’histoire d’un homme menant une double vie. Un homme ordinaire, fils, mari et père qui ment à ses proches au sujet de sa vie professionnelle. Il s’invente une formation, un métier puis une carrière. Tous les jours, l’homme part de la maison pour se rendre au bureau. Mais comme le bureau n’existe pas, autre part que dans sa tête, l’homme passe ses journées à errer sans but au volant de sa voiture. Il attend l’heure à laquelle il rentrera chez lui, après une journée de travail.
Cet homme pour plaire à son entourage s’est inventé une position sociale. Son quotidien, qu’il doit raconter lors des diners de famille, n’est que le fruit de son imagination. Il a préféré la représentation de sa vie à une vie réelle. Il ne vit qu’à travers le regard des autres.
En commençant par de petits mensonges, pour ne pas décevoir ou blesser, il a construit de toutes pièces un pan de sa vie. Durant 18 ans, l’homme ment au sujet de cette activité professionnelle qu’il n’a pas. Mais loin d’un homme qui mènerait une autre vie, en parallèle, avec d’autres personnes, lui ne vit rien, ne rencontre personne.
Cette série propose d’imaginer le quotidien de cet homme fait d’allers et retours, de patience et de solitude. Traversant le pays sans but. Des heures et des heures de non-vie pour ne pas divulguer son secret et ressembler à son idéal.
Dans ce « conte » moderne, le vide se troque contre une belle carrière aux yeux des autres. La peur de l’échec et la pression de la réussite prennent une telle place qu’un homme peut nier une part de lui pour l’échanger contre un paraître.
De peur que l’on découvre son subterfuge il tua sa femme, ses deux enfants, ses parents et son chien le 9 janvier 1993.
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