« L’ordre des squamates regroupe les reptiles qui changent régulièrement de peau. »
Le terme « Squamate » s’est imposé à moi pour désigner l’acte créatif. Être artiste, c’est : expérimenter différents procédés, construire de nouvelles formes, parfois les détruire et recommencer. C’est s’imprégner de ce qui nous entoure pour n’en conserver que quelques bribes. C’est, parfois, laisser nos primes utopies derrière nous. L’artiste est en perpétuelle mutation, à l’image de ces squamates qui renouvellent leur enveloppe corporelle. La squame est cette pellicule qui reste derrière eux.
A mes débuts, la pellicule photographique a accompagné, presque quotidiennement, mon travail artistique, quand plus tard, je me suis ouverte à d’autres pratiques : le texte, la gravure, la broderie, le dessin, le collage…
Enfin, le corps et la peau sont des thématiques récurrentes dans mon travail, qu’il s’agisse de portraits générationnels, volés au hasard des rencontres, ou de mises en scène étudiées, qui tentent d’approcher ce qui nous caractérise au premier coup d’œil : ce corps, qui nous colle à la peau. Corps féminin, corps genré, corps marqué, transformé ou tatoué, corps périssable, corps politique ou social…ce domaine de pensée semble inépuisable.
Les projets artistiques regroupés ici sont telles les différentes squames de ces périodes de création, d’expérimentation et de réflexion, débutées en 2002.
Le projet Squamate, présenté en haut de page, a été réalisé en 2010. Pour cela, des phrases de papier-découpé, composées de façon instinctives ont été collées sur un corps. Le papier et la peau fusionnent grâce à la colle au latex. Les haïkus sont, ensuite, arrachés et laissent place à d’étranges stigmates. Le thème, récurrent dans de nombreux travaux, s’attache à explorer la dualité (ou l’unité) Psychique/Physique.
Squamate, 2010 a été exposé dans le cadre de l’exposition collective Tableau périodique des éléments ou la trahison de Nessos, à l’Espace En Cours, pour le Mois de de la Photo Off à Paris.
